Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Se connecter
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
- Politique
Le maire de Béziers a dit que ce n’était pas une «erreur», mais une «faute», sans renier pour autant son désir d’un accord entre Le Pen et Zemmour.
Le Monde
Temps de Lecture 4 min.
-
Ajouter à vos sélections
Ajouter à vos sélections - Partager
- Partager sur Facebook
- Envoyer par e-mail
- Partager sur Linkedin
Robert Ménard est difficile à suivre. Le maire de Béziers (Hérault) élu pour la première fois en2014 avec le soutien du Front national, qui a longtemps appelé à une union entre Marine Le Pen et Eric Zemmour, qui faisait diffuser, en2016, une affiche montrant des migrants avec le commentaire «Ça y est, ils arrivent…», a désormais «honte» de certaines de ses prises de position passées au sujet de l’immigration. Il l’a dit sur Public Sénat, jeudi 10mars. La veille, il confessait sur LCI avoir commis non pas une «erreur», mais une «faute».
Le maire de Béziers a expliqué ses regrets dans un entretien donné à L’Obs. «Les affiches qu’on a faites, les prises de position qui étaient les miennes, notamment lors de la guerre en Syrie, faisaient fi de la nécessaire humanité qu’on doit avoir face à ces gens. Cela ne me ressemblait pas car toute ma vie est le contraire de ça», avance celui qui, avant de se lancer en politique à l’extrême droite et de devenir maire, a longtemps été le patron de Reporters sans frontières.
«Brutalité excessive»
D’après Le Figaro, l’accueil de réfugiés ukrainiens dans sa ville a contribué à faire changer son état d’esprit. «Quand je les ai vus là, je me suis vu en1962. C’est exactement ce qu’on a vécu, nom de Dieu!», a dit M. Ménard, pied-noir rapatrié d’Algérie quand il avait 9ans, selon des propos rapportés par le journal. Pour autant, il reste ferme au sujet de l’accueil. «Je continue à plaider pour une immigration choisie et contrôlée», précise-t-il à L’Obs, mais selon lui «il faut distinguer la situation de tous les jours (…) et le contexte de guerre».
Quant à savoir qui a ses faveurs, de Marine Le Pen ou d’Eric Zemmour, le maire de Béziers entretient un certain flou. Dans Le Figaro, il brocarde le candidat de Reconquête! en «idéologue d’une brutalité excessive». Dans L’Obs, il assure qu’il ne souhaite pas sa présence au second tour… mais appellerait quand même à voter pour lui s’il s’y trouvait face à Emmanuel Macron, par «fidélité» à ses engagements.
Le positionnement politique de M. Ménard fluctue depuis plusieurs mois. Chantre depuis longtemps d’une union des droites – qui commencerait par les deux candidats d’extrême droite, en s’étendant pourquoi pas à Valérie Pécresse –, le maire de Béziers s’est longtemps dit «ami» d’Eric Zemmour. Mais son enthousiasme pour lui s’est progressivement étiolé.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Pour Valérie Pécresse, le débat de la dernière chance face à Eric Zemmour
Début septembre2021, quand les équipes de l’ex-polémiste cherchaient des premiers parrainages d’élus, M.Ménard n’avait pas apprécié de se faire appeler non par Eric Zemmour en personne, mais par un élu des Bouches-du-Rhône. L’indélicatesse semblait toutefois oubliée le 16octobre, au moment de le recevoir dans sa ville. M.Ménard confessait alors avoir fait «une connerie» en sous-estimant Eric Zemmour au profit de la candidate du Rassemblement national.
Plus tard, trois incidents l’avaient fait baisser dans son estime. D’abord, cette pique de M. Zemmour contre Marine Le Pen, le 12novembre: «Elle, c’est les chats, moi, c’est les livres.» «C’est d’un mépris!», avait critiqué Robert Ménard. Ensuite, la présence de M. Zemmour devant le Bataclan et les caméras, le 13novembre, vue par beaucoup comme une tentative de récupération politique des attentats de 2015. «Peut-être qu’il lui manque l’expérience de la vie», avait désapprouvé M. Ménard sur RMC, ajoutant – déjà – que «ça finit par faire peur, les propos qu’il tient». Le doigt d’honneur adressé par M. Zemmour à une opposante, le 27novembre à Marseille, n’avait rien arrangé. Selon Robert Ménard, «ce n’est pas fort inélégant, c’est un geste de racaille».
«On est foutus de perdre»
Le maire de Béziers s’est rapproché de Marine Le Pen au début de 2022. Le 7janvier, il l’accueillait à son tour dans sa ville, pour une visite longue de douze heures. Il la jugeait «moins clivante», plus digne d’«incarner la fonction» et plus «raisonnable» que par le passé. Ils ne cachaient pourtant pas leurs divergences, par exemple sur le passe vaccinal, soutenu par Robert Ménard et contesté par Mme Le Pen. A cette occasion, l’édile répétait une fois de plus son appel à une rencontre entre la candidate du RN et celui de Reconquête!, pour que l’un des deux se désiste au profit de l’autre.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés La rivalité entre Marine LePen et Eric Zemmour redessinée par la guerre en Ukraine à l’approche de l’élection présidentielle 2022
Une semaine plus tard, le 13janvier, il semblait jeter l’éponge. Constatant, sur Europe 1, leur rejet d’une telle hypothèse, Robert Ménard les accusait d’être «la droite la plus suicidaire du monde». «Ils sont tellement stupides! (…) On est foutus de perdre les élections à cause de leur ego, de leurs écuries, de leurs partis», regrettait-il. Il n’était toutefois pas désabusé au point de refuser son parrainage à l’un des deux concurrents. Le Conseil constitutionnel l’a enregistré, le 10février, au bénéfice de Marine Le Pen.
Newsletter
« Politique » Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique S’inscrireQuant au chef de l’Etat, principal rival de fait des deux candidats d’extrême droite, Robert Ménard en a dit plusieurs fois du bien. En octobre2021 par exemple, à l’occasion – une fois de plus – d’une visite à Béziers, où Emmanuel Macron était venu parler de réindustrialisation. «Je suis un des rares à rendre hommage au chef de l’Etat quand il prend des bonnes décisions, le félicitait alors M. Ménard. Je ne me dis pas “Ah, mince, il va gagner les élections”, mais “Quelle chance pour la France”.» La guerre en Ukraine semble avoir renforcé ce sentiment. Le président «fait le job», a ainsi déclaré Robert Ménard, jeudi sur Public Sénat, au point que, par les temps qui courent, «on se doit d’être derrière lui».
Le Monde
L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
Contribuer
Réutiliser ce contenuLe Monde Ateliers
Découvrir
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur «» et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.